La Communication NonViolente
« J’aimerais que nous créions la paix à trois niveaux et que chacun de nous sache comment le faire.
D’abord à l’intérieur de nous.
C’est-à-dire savoir comment nous pouvons être en paix avec nous-mêmes lorsque par exemple nous sommes moins que parfait. Comment nous pouvons apprendre de nos limitations sans nous faire de reproche ni nous punir. Si nous ne pouvons faire cela, je ne suis pas très optimiste sur la manière dont nous allons être en relation paisible avec le monde extérieur.
Deuxièmement, entre personnes.
La formation à la CNV montre aux gens comment créer la paix à l’intérieur d’eux et en même temps comment nouer des liens permettant que le don bienveillant se fasse naturellement.

Marshall Rosenberg (1934-2015)
Troisièmement, dans nos systèmes sociaux.
Reconsidérer les structures que nous avons créé : les structures gouvernementales et les autres. Regardons si elles soutiennent l’existence de liens paisibles entre les êtres. Si tel n’est pas le cas, il faudrait transformer ces structures. »
Qu’est-ce que la Communication Non Violente ?
Marshall Rosenberg a nommé son processus Communication NonViolente en référence au terme AHIMSA en sanskrit, qui signifie, « sans violence » ou plus précisément « l’état de compassion qui est naturel lorsque nulle violence n’est présente dans nos pensées ou notre cœur. »
C’est avant tout une intention, plutôt qu’une manière de nous exprimer : celle de se relier à l’autre, celle d’établir une connexion de qualité, plutôt que celle d’avoir raison.
Si nous abordons la CNV avec la volonté plus ou moins consciente de vouloir changer l’autre, il y a fort à parier que ça ne « marchera » pas : ce n’est pas un outil pour changer l’autre, pour convaincre, pour obtenir ce que nous voulons.
La CNV, c’est vouloir profondément et sincèrement découvrir l’autre, « aller sur sa colline » (expression utilisée pour dire « comprendre sa réalité ») et nous relier à elle/lui avec authenticité.
Cette approche nous donne des moyens concrets et profonds de retrouver la connexion à l’autre, au-delà des jugements, des critiques et des reproches.

En nous aidant à identifier nos besoins réciproques, elle nous encourage à utiliser un langage qui favorise l’élan du cœur et la coopération, plutôt qu’un langage qui nourrit la peur, la culpabilité, ou le reproche.
Elle part du constat que l’enrichissement de la vie est la motivation la plus profonde chez l’être humain dans ses actions, et nous incite à chercher avant tout à assumer la responsabilité de nos choix, tout en considérant les besoins mutuels.
Marshall Rosenberg, fondateur de la Communication NonViolente est né en 1934. Animé par l’envie de comprendre ce qui amène certains êtres vers des actes de violences, là où d’autres font preuve de tant de compassion, il étudie la psychologie humaniste auprès de Carl Rogers notamment.
Le travail de recherche sur la relation d’aide de ce dernier – ses 3 axes : l’empathie, l’authenticité, l’égalité accompagnant-accompagné – sera déterminant pour l’élaboration de la CNV. Marshall y ajoutera la notion primordiale des besoins humains. Les émotions agréables seraient occasionnées par des besoins rejoints et les émotions désagréables, par des besoins non rejoints. La Communication Nonviolente opère alors un véritable changement de paradigme entre, ce que Marshall appellera « la conscience girafe » et « le conditionnement chacal ».

Il multiplie les déplacements aux quatre coins du monde pour diffuser la CNV, en menant lui-même des médiations dans des conflits de guerre, en donnant des formations. En 1984, il fonde le CNVC, le Centre pour la Communication NonViolente, Marshall Rosenberg meurt en 2015 à Albuquerque au Nouveau-Mexique, en laissant derrière lui des milliers de pratiquant·es passionné·es dans le monde.